mercredi 10 juillet 2013

Et ça va mieux

Parfois, la vie prend des accents d'épisode de Joséphine l'ange gardien, surtout quand on s'y attend le moins. Vous savez, le moment où le personnage principal, criblé de dettes et au bord du divorce (le premier entraîne généralement le deuxième, vous remarquerez), rencontre la malicieuse Joséphine qui va le remettre sur le droit chemin en un claquement de doigt. A chaque fois, on était sûr que l'histoire finirait bien, ce qui nous changeait de la vie.
 
Dans la réalité, les choses sont beaucoup plus tâtonnantes. La résolution des problèmes est loin d'être garantie, vous avez dû vous en rendre compte aussi. Et pourtant, certains instants se détachent nettement du lot dans l'existence, vous faisant réaliser qu'il y a encore matière à espérer quand vous êtes au plus bas. Comme si la vie vous rattrapait toujours en fin de compte.
 
Après 45mn de séance, vous souhaitez de bonnes vacances à votre psy, qui part probablement faire bronzette deux mois aux Baléares. Vous êtes mauvaise langue malgré vous, tout le monde a droit à des vacances après tout. Une fois la porte refermée, vous allez vous asseoir dans le hall bien frais, parce que le temps du rendez-vous est passé trop vite et qu'il vous reste des réserves de liquide lacrymal à écouler. C'est comme s'il ne pouvait plus rester à l'intérieur, il sort sans que vous y pouviez quoi que ce soit. Ce que vous n'aviez pas prévu, c'est l'incroyable va-et-vient qui a lieu dans le hall. Entre deux sanglots, vous apercevez des gens qui passent, un homme en costard cravate, des dames chic qui avancent sans vous regarder. Avec votre mouchoir, vous essayez de garder le semblant de dignité que votre visage rouge et bouffi vous a peu à peu fait perdre.
 
Et puis
il y a cette dame qui s'approche de vous
Vous regarde. Vous demande si ça va.
Elle a l'air de vraiment s'inquiéter.
Vous bredouillez précipitamment que oui, oui, ça va.
Vous voulez que je vous apporte quelque chose à boire ?
Vous hésitez. Non, ça va aller.
Esquisse de sourire à travers les larmes pour la rassurer.
Elle s'éloigne.
 
Seule de nouveau. Pourquoi j'ai dit ça ?
 
Et puis,
elle revient.
"Vous allez me trouver angoissante, mais je vous ai amené ça"
Elle vous tend une canette de Coca Cola.
Elle vous dit des phrases pour vous réconforter.
 
Après son départ, vous repleurez un peu pour la forme, mais ce n'est plus tant de la tristesse. Vous ouvrez la canette, la finissez. Ca va mieux.
 
Parfois, il y a des gens qui savent vous donner exactement ce dont vous aviez besoin, sans même que vous leur ayez demandé quoi que ce soit
Souvent ce n'est pas grand-chose, une petite attention, un geste
Mais ces moments suffisent à vous donner envie
de continuer.

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