vendredi 12 juillet 2013

C'est quoi ce binz ?!


Moi tu vois, même quand je suis en vacances, je m'interroge sur les mystères de la vie. Y a pas de moments préétablis pour réfléchir à l'existence man, faut se tenir toujours prêt à bondir, prêt à mordre, voire à sortir son gun si les choses tournent mal. C'est chaud. Ouais, ouais, j'avais bien kiffé les Pensées de Pascal en TL. Mais sans vouloir faire ma mauvaise, Blaise, c'est d'un autre Pascal dont je voudrais parler ici, voire de deux Pascal pour le prix d'un. (un Pascal/des Pascaux ? J'hésite. Où est Gérard Darmon ?) Une certaine émission estampillée TF1 a fait la gloire de ce prénom, au point de n'embaucher que des gus nommés ainsi pour aider des parents désemparés face à leurs progénitures devenues de la graine de canaillou en puissance.


Un logo tout en sobriété pour Scal-pa.


Je ne suis pas une grande spectatrice de cette émission (non je ne dis pas ça parce que je n'assume pas mes goûts télévisuels, simplement dans le genre fond du panier je préfère Les Anges de la téléréalité voyez-vous), mais en la regardant récemment, j'ai tout de même été étonnée de constater que le grand frère "originel" avait quitté le programme pour être remplacé par un autre type, nommé lui aussi Pascal. Alors comme ça, tels les ados qu'il est censé recadrer, Pascalou 1er aurait claqué la porte d'un violent coup de tatane et abandonné son rôle de substitut de figure paternelle ? Stupeur. Le sacro-saint Grand Frère s'est fait la malle. Il a failli à sa réputation.


 La preuve que je ne suis pas la seule à m'inquiéter pour Pascal. Dans l'inconscient collectif, seule la mort pouvait arrêter cet homme incroyable dans ses efforts acharnés pour sortir les ados de la panade. Et pourtant, Pascal 1er est bien vivant.


Il semble avoir tout bonnement largué les amarres sans prévenir l'équipage (le public). Devant le silence radio de Pascal, les plus en manque peuvent se procurer son autobiographie pour la modique somme de 3,55 euros + frais de port sur Price Minister.com. Profitez-en, il est soldé à 80%, une affaire en or qui ne se représentera pas !


 Pascal prend la pose au parloir de la prison de Fleury-Mérogis.


Et puis sérieusement, comment se fait-il que le nouvel éducateur de l'émission s'appelle lui aussi Pascal, hein, comme de par hasard ? Les producteurs de l'émission se sont-ils concertés pour faire un casting réservé aux Pascal quand ils se sont rendus compte que "Francis le grand frère" sonnait moins bien ? Qu'est-ce qu'on cherche à nous faire avaler au juste à travers cette diabolique mascarade ? En plus, le nouveau Pascal est vraiment mou du genou.


Le Pascal des débuts. Il imposait une autorité naturelle grâce à son blouson en cuir et sa posture mêlant fermeté et désinvolture. Le plus : le petit froncement de sourcils du type qui en a vu des vertes et des pas mûres au cours de sa life.


Le nouveau Pascal. Euh, y a pas une erreur de casting là ? Ok il a ressorti le blouson en cuir mais c'est quoi cette expression de ravi de la crèche ? Hé, t'es pas là pour faire mu-muse mon coco !
(Attention derrière toi, y a Kévin qui veut te découper à la scie sauteuse !
Nan j'rigole, c'était pour te tester).


Je pense qu'avec le changement de Pascal, j'ai mis le doigt sur le gros mystère de l'été, celui dont on a cherché à étouffer les bruits. Mais en tant qu'apprentie journaliste engagée, je n'ai pas peur de mettre les pieds dans le plat en dévoilant les dossiers dangereux. Oui, il y a du Julian Assange en moi. Et je ne vais pas m'arrêter là. J'enchaîne tout de go sur un autre mystère, à savoir :

Comment l'idole "rock-rebelle-bracelets cloutés" de mes années collège, Avril Lavigne, a-t-elle pu passer de ça :


 "Vazy qu'est-ce tu me prends en photo toi ? Tu veux que je te démonte ou quoi ?"


A ça :


"Hihi ! Encore une petite touche de gloss et ça va être bon pour le shooting !"


WTF ?!? Moi je te croyais à l'époque quand tu disais que tu faisais du rock, et que tu pouvais pas blairer les filles comme Britney Spears ! :'(
Dans le même genre il y a le cas Lindsay Lohan :



 Malheureusement, croiser les doigts ne marche pas à tous les coups.




Oui, il s'agit de la même personne. Ca fait mal au coeur de voir ça quand on a grandi biberonnée à ses films, notamment A nous quatre et Lolita malgré moi.

Je crois que y a vraiment un truc qui déconne. Sans le savoir, Lindsay, Avril et Pascal 1er ont brisé quelque chose en moi, irrémédiablement. Et désormais, rien ne sera plus jamais comme avant. L'épreuve étant difficile à surmonter, je songe aller m'exiler pour quelque temps loin du vacarme parisien histoire de digérer le choc. Pourquoi pas à Poum, en Nouvelle-Calédonie.

Bonus
Idée jeu pour les vacances : répéter le plus de fois et le plus vite possible le mot "psoriasis".



 
Amusez-vous !

mercredi 10 juillet 2013

Et ça va mieux

Parfois, la vie prend des accents d'épisode de Joséphine l'ange gardien, surtout quand on s'y attend le moins. Vous savez, le moment où le personnage principal, criblé de dettes et au bord du divorce (le premier entraîne généralement le deuxième, vous remarquerez), rencontre la malicieuse Joséphine qui va le remettre sur le droit chemin en un claquement de doigt. A chaque fois, on était sûr que l'histoire finirait bien, ce qui nous changeait de la vie.
 
Dans la réalité, les choses sont beaucoup plus tâtonnantes. La résolution des problèmes est loin d'être garantie, vous avez dû vous en rendre compte aussi. Et pourtant, certains instants se détachent nettement du lot dans l'existence, vous faisant réaliser qu'il y a encore matière à espérer quand vous êtes au plus bas. Comme si la vie vous rattrapait toujours en fin de compte.
 
Après 45mn de séance, vous souhaitez de bonnes vacances à votre psy, qui part probablement faire bronzette deux mois aux Baléares. Vous êtes mauvaise langue malgré vous, tout le monde a droit à des vacances après tout. Une fois la porte refermée, vous allez vous asseoir dans le hall bien frais, parce que le temps du rendez-vous est passé trop vite et qu'il vous reste des réserves de liquide lacrymal à écouler. C'est comme s'il ne pouvait plus rester à l'intérieur, il sort sans que vous y pouviez quoi que ce soit. Ce que vous n'aviez pas prévu, c'est l'incroyable va-et-vient qui a lieu dans le hall. Entre deux sanglots, vous apercevez des gens qui passent, un homme en costard cravate, des dames chic qui avancent sans vous regarder. Avec votre mouchoir, vous essayez de garder le semblant de dignité que votre visage rouge et bouffi vous a peu à peu fait perdre.
 
Et puis
il y a cette dame qui s'approche de vous
Vous regarde. Vous demande si ça va.
Elle a l'air de vraiment s'inquiéter.
Vous bredouillez précipitamment que oui, oui, ça va.
Vous voulez que je vous apporte quelque chose à boire ?
Vous hésitez. Non, ça va aller.
Esquisse de sourire à travers les larmes pour la rassurer.
Elle s'éloigne.
 
Seule de nouveau. Pourquoi j'ai dit ça ?
 
Et puis,
elle revient.
"Vous allez me trouver angoissante, mais je vous ai amené ça"
Elle vous tend une canette de Coca Cola.
Elle vous dit des phrases pour vous réconforter.
 
Après son départ, vous repleurez un peu pour la forme, mais ce n'est plus tant de la tristesse. Vous ouvrez la canette, la finissez. Ca va mieux.
 
Parfois, il y a des gens qui savent vous donner exactement ce dont vous aviez besoin, sans même que vous leur ayez demandé quoi que ce soit
Souvent ce n'est pas grand-chose, une petite attention, un geste
Mais ces moments suffisent à vous donner envie
de continuer.

samedi 1 juin 2013

Plongée dans le grand bain

J'entretiens un rapport d'attraction/répulsion avec les piscines municipales.

Enfin surtout celle-ci :


 La piscine Blomet du 15e. 50m au garrot les gars !


Sans mentir, on pourrait réécrire l'histoire de ma vie à partir de cette piscine. Et je vais vous la raconter, puisque je vous vois frétiller d'impatience derrière vos ordinateurs...

C'est une histoire qui a mal commencé, par une sombre nuit d'hiver, le 26 janvier 1998. (En fait j'en sais rien, mais ça sonnait bien alors j'ai suivi mon instinct de narrateur). La première fois que je suis allée à Blomet, c'était avec l'école, en début de primaire. Alors déjà, le sport, ça a été la bête noire de toute ma scolarité. J'en avais la nausée qu'à y penser la veille, car souvent, ces cours ont été associés à des souvenirs traumatisants dans mon esprit. Par exemple, le moment où il fallait constituer des équipes pour les sports collectifs. Je voyais les gens se faire appeler un à un, tandis que moi je me retrouvais parmi les derniers qui restaient, ceux dont personne ne voulait, écrasée par un sentiment de nullité intergalactique. Hé oui, c'est au coeur d'un préau aux murs jaunâtres que je fis l'expérience de l'exclusion, dans le caleçon fleuri que m'avait acheté ma mère et mes baskets Reebok taille 32. En plus, mon prof de sport de l'époque était un type absolument infect. M. Chièze, qu'il s'appelait. J'avais au moins la consolation de savoir qu'il portait un nom qui craignait !

Début primaire donc, les joyeux galopins que nous étions devions suivre des cours de natation à la piscine Blomet. En entrant dans cette étendue d'eau qui s'étalait à perte de vue devant moi, je ne savais pas trop à quoi m'attendre. Pour nous guider, un petit groupe d'adultes s'occupaient des élèves et leur donnaient des instructions. Je me suis glissée dans l'eau en descendant la petite échelle marche par marche, avec l'application d'un jeune singe à qui sa maman apprend à danser la macarena - les singes dansent très bien la macarena, faut pas croire... Première réaction une fois dans l'eau : c'est froid (sa mère) ! Leur eau, c'est des glaçons qui ont fondu ou quoi ? J'en ai la chair de poule. On nous dit qu'il faut bouger pour se réchauffer. Mon bonnet de bain vissé sur le crâne, je me mets donc à barboter avec mes petits camarades afin de ne pas tomber en hypothermie. A ce moment-là, j'étais loin d'imaginer que dans les minutes qui suivaient, j'allais vivre une expérience de mort imminente ("near-death experience" pour les lecteurs anglophones).

Pour en arriver à cette tragique mésaventure, tout s'est passé en quelques secondes. Comme tous les apprentis baigneurs, j'avais rejoint le groupe d'adultes qui avaient des choses importantes à nous dire sur le déroulement de la séance. Malheureusement, je n'ai pas pu en apprendre beaucoup plus, car d'un coup je me suis rendue compte que je n'avais plus pied dans le bassin. On était encore dans le petit bain, mais assez loin pour que ma frêle stature ne domine plus cette masse liquide sauvage et indomptable. Je rencontrais le vide quand j'essayais de trouver un point d'appui, et ne sachant pas ce qu'il fallait faire en pareil cas, j'ai coulé vers le fond avant d'avoir eu le temps de dire ouf. Adieu formes et bruits du monde réel ! Je découvris un univers parallèle où régnait le silence, espace flou à la fois merveilleux et effrayant. Je n'avais encore jamais mis la tête sous l'eau, et je ne savais pas qu'on n'était pas censé respirer dans cette situation. En prenant une inspiration, j'ai tout de même compris que quelque chose n'allait pas. Je pris conscience que j'étais en train de faire l'expérience de ma propre fin. Les autres avaient-ils remarqué que j'avais subitement disparu de la circulation ? Noyée sous l'eau, j'étais à la fois paniquée et résignée, ayant déjà à l'époque un fort sens de la fatalité. Ainsi, j'allais mourir. Allait-on m'enterrer dans mon maillot de bain, avec mon splendide bonnet ?, me demandais-je anxieusement.

J'en étais là de mes réflexions quand je sentis une force me tirer brutalement vers le haut. La Vierge Marie n'avait même pas eu le temps de m'apparaître ! Mon sauveur était un parent d'élève accompagnateur dont je ne me souviens plus du visage. Si tu te reconnais dans ces lignes, je te passe le bonjour, Michel !

Quand je suis enfin remontée à la surface, j'ai bien cru que j'allais cracher mes tripes. Mais j'étais vivante. Comme quoi la vie tient à bien peu de choses, mes chers amis.


 
Ici dans ma coquille remplie de 2 cm d'eau, j'étais sûre d'être en sécurité.


A la suite de cette mésaventure, j'ai développé ce que j'appelle poétiquement "le traumatisme de la tête sous l'eau", qui a affecté une grande partie de ma vie. D'abord parce que je n'avais pas songé à me faire dispenser des cours de natation, où les élèves sont évalués notamment sur leur capacité à passer en-dessous de sortes de guirlandes étendues à la surface de l'eau. Je me revois lors de ces épreuves, petit chien mouillé suffocant, toujours à la traîne, pendant que ce satané M. Chièze suivait ma progression sur la terre ferme. Plus tard, en vacances à la mer, je fuyais les gamins qui appuient la tête des autres sous l'eau "pour rigoler". La mienne, je tenais à la protéger des dégâts qu'elle avait déjà subis.

On ne peut donc pas dire que j'aie développé une relation de franche camaraderie avec la piscine Blomet dans mon enfance. Je m'en suis même tenue à distance autant que possible dans les années qui ont suivi, mon hostilité répondant à la sienne.

Mais avec le temps, il arrive qu'on prenne du recul même sur les événements les plus traumatisants de sa vie. C'est ce qui est arrivé pour moi à l'adolescence. A cette période, je me suis mise à faire de grosses crises d'angoisse. Je me sentais oppressée 24h/24, je n'arrivais plus à dormir et mon cœur battait si fort que j'avais constamment l'impression qu'il cherchait à sortir de ma cage thoracique.


L'adolescence, ce moment difficile


On m'a conseillé de faire du sport pour me défouler de ce surplus de stress. Alors je me suis mise à la course, et puis tous les jours j'allais nager à Blomet - la tête hors de l'eau évidemment. Je ressortais de mes séances de natation complètement vidée, et grâce à cette activité j'ai retrouvé l'appétit et le sommeil. Depuis, j'y retourne de temps en temps quand le coeur m'en dit.

En fin de compte, la piscine Blomet est à la fois l'endroit où j'ai failli y passer et celui qui m'a permis de calmer mes angoisses. Joli, non ?

Quand je dis à mon entourage que j'aime aller nager dans les piscines municipales, je fais face à deux types de réactions. Il y a ceux qui trouvent ça bien ("Rhaa ouais, qu'est-ce que ça fait du bien la piscine ! Tu ressors de là, t'es vidé, et ton corps produit plein d'endorphines, une vraie drogue !"), et puis ceux qui n'aiment pas les piscines municipales parce que "c'est crade". J'ai remarqué que souvent, ces mêmes personnes répugnent à s'accrocher à la barre dans le métro pour la même raison. Cette peur panique des microbes ne manque jamais de m'étonner, parce qu'après tout, ils font partie de la vie. Hé les mecs, il y a autant de gens qui font pipi dans les piscines municipales que dans la mer ! (Et entre nous, qui ne l'a jamais fait ?)

J'aime les piscines municipales car qu'on soit cadre ou chômeur, quand on veut aller nager à Paris, on se retrouve tous dans le même bain si j'ose dire, dépouillés des indices extérieurs de notre appartenance sociale et coiffés d'un bonnet de bain ridicule, presque comme au premier jour de l'humanité. Rêvons ensemble d'un monde où tous les nageurs se tiendraient par la main, ça règlerait bien des problèmes.


Pédiluvement vôtre.


BONUS : pitite revue du web


- Afida Turner nous prouve en image qu'elle travaille bien "à la sueur de son string" (du moins on l'imagine) :


Déchaînée la Afida !




Une fan qui s'enflamme sur Twitter


- On plaint le fils de Shakira, qui a déclaré dans US Weekly : "L'allaitement a été l'une des expériences les plus formidables de ma vie. J'adore ça ! Je ne peux pas m'arrêter. Je crois que je vais le nourrir au sein jusqu'à ce qu'il aille à l'Université !" Hum, on va essayer de se passer d'images...

- Et le meilleur pour la fin : Jonah Falcon, 42 ans, connu pour être l'homme ayant le plus gros pénis au monde - dans les aéroports, les agents de sécurité prennent son organe pour une arme potentielle -, a sorti une chanson sur ses attributs pour "rendre les gens heureux". Ca s'appelle It's too big, et comme on pouvait s'y attendre, c'est délicieusement kitsch : 




Hasta la vista les amis !

vendredi 31 mai 2013

CAP ou pas CAP ?

S'orienter dans les études, c'est pas facile facile. Je dirais même plus : s'orienter dans les études, c'est aussi compliqué que de croiser l'ex-candidate de télé-réalité Afida Turner à un débat sur le concept de transcendance kantienne.


 Pardon Afida... Moi non plus j'ai jamais rien pigé à Kant de toute façon.


Je suis d'autant plus vache avec Afida qu'elle m'aide beaucoup dans les moments durs. Par exemple, quand j'ai un coup de mou, je repense à sa phrase "Je passe mon temps à travailler. Je travaille à la sueur de mon string". Et en général, le sourire revient instantanément sur mon visage. Alors merci d'exister Afida <3 A partir de maintenant j'écouterai ta chanson "Come with me" en boucle pour te prouver ma gratitude.

Ce qui me chiffonne en ce moment, c'est de devoir décider de ce que je vais faire l'an prochain niveau études. Parce que c'est cool d'avoir une licence de lettres en poche, mais quand on en a un peu sa claque des enseignements purement théoriques, on ne sait pas trop vers où se tourner ensuite. Je parle en général car en discutant avec les autres élèves de ma licence j'ai pu constater que la plupart d'entre eux était aussi paumés que moi, ce qui est à la fois rassurant quand on est égoïste et flippant quand on est de nature angoissée. Etant les deux, je suis tiraillée entre la flemme de m'y mettre et la nécessité de trouver ma voie. En gras, parce que c'est le but ultime de l'existence paraît-il. Si tu trouves pas ta voie, t'as raté ta vie mon gars. (Y a moyen que je me reconvertisse dans le domaine des slogans publicitaires à votre avis ?)

La notion d'orientation, les élèves la côtoient depuis le lycée, et pourtant moi je ne m'y fais toujours pas. Ca a commencé à l'entrée en 1ère, où on doit choisir entre une section littéraire, économique ou scientifique. Jusque là, rien de bien méchant, vous vous contentez d'aller vers la filière qui a priori vous correspond le mieux selon vos goûts. Sauf pour ceux qui ont la malchance d'avoir le genre de parents qui obligent leurs enfants à faire S alors qu'ils ne le veulent pas parce que "c'est comme ça qu'ils trouveront un bon travail", ce que j'appelle communément des parents de merde. Oooouh ! Vilains parents ! Personnellement, ce genre de barrières m'ont été épargnées, et j'ai pu emprunter la voie littéraire dans la joie et la bonne humeur, un sourire béat scotché aux lèvres. Et je ne l'ai pas regretté. Ô, quels merveilleux souvenirs que ces matinées passées à écouter des exposés à la chaîne sur L'Odyssée ! Et que dire des nuits sans sommeil à travailler des commentaires de texte entamés la veille pour le lendemain...! Inoubliable. Des vrais bons souvenirs, il y en eût aussi heureusement, comme la découverte de Beckett en cours de littérature, ou les fous rires partagés à 8h du mat devant un texte d'anglais avec mon acolyte de marrade, Claire (big up Claire ! Rrr rrr rrr !).


 Quand on tape "étudiants" dans Google Images, on tombe que sur des gens à l'air super épanouis. Mais qui nous dit que là ils sont pas en train de traîner sur Lol annonces.fr au lieu de bosser leur TPE ?


Mais après les glorieuses années du lycée, après l'obtention du Saint-Graal, aka le baccalauréat, il faut s'orienter par soi-même dans le grand monde des études supérieures, sans options claires pré-établies. Et là, c'est le drame. "La liberté signifie la responsabilité. C'est pourquoi la plupart des hommes la craignent", écrivait George Bernard Shaw, un auteur aussi intelligent que son nom est cheum. Il avait sacrément raison, le bougre ! Eh oui, plus on a de possibilités, plus on pédale dans la semoule, car on doit privilégier par soi-même une option au détriment d'une autre, alors qu'avoir à suivre un parcours prédéterminé nous maintient dans le doux cocon de l'irresponsabilité. En bref, subir ou choisir, telle est la question ! (saluons ensemble cette belle intervention de Julien Courbet, qui sort tout juste de son one-man-show).

Par chance, les futurs étudiants disposent d'un outil de choc pour candidater aux formations qui leur semblent intéressantes : Admission Post-Bac, alias APB pour les intimes. C'est un site qui regroupe tous les intitulés des formations possibles, tel un phare dans la nuit pour les âmes pétries de doutes que nous sommes. Et pour donner une touche enchanteresse à ce processus d'orientation, nos demandes y sont répertoriées sous le nom de voeux, comme dans Aladdin. M'enfin perso j'ai pas eu l'impression de vivre un "rêve bleu" grâce à APB. D'abord, il a fallu trouvé ce que j'avais envie de faire. A l'époque, j'étais très banchée art, pour reprendre l'expression d'Alexa, la poupée parlante de mon enfance, qui répétait à qui voulait l'entendre qu'elle était "très branchée mode". Elle avait aussi un rire absolument insupportable, sorte de gloussement hystérique qui partait dans les aigus. A la fin, ma soeur et moi on en a eu tellement marre qu'on a ratiboisé sa chevelure de sirène pour la punkiser un peu. Et on l'a mise définitivement en mode off. Peut-être la meilleure décision prise durant notre jeune existence.


                   
 Avant/après d'Alexa : Nouveau look pour une nouvelle vie


Employer des expressions venant d'Alexa, c'est comme la faire renaître de ses cendres. Ca me bouleverse. Il faut donc m'imaginer écrire la phrase suivante les doigts tremblant d'émotion : à l'époque, j'étais très branchée art.

J'adorais les cours d'arts plastiques et je passais pas mal de temps à dessiner. C'est comme ça que j'en suis venue à vouloir faire une MANAA (Mise A Niveau en Arts Appliqués), c'est-à-dire une année où on apprend les bases du dessin tout en s'essayant à diverses pratiques artistiques, comme la gravure ou le design. Les MANAA tentent pas mal de monde, comme on peut s'en douter. Alors pour entrer dans les grandes écoles d'art, les places sont chères. J'en ai fait l'expérience. Admise sur dossier à l'école Estienne, j'ai dû passer un entretien. Or, l'oral n'étant pas mon fort, surtout à l'époque, on ne m'a pas rappelée par la suite. Et les deux autres écoles auxquelles j'avais candidaté, Boulle et Duperré, ne m'ont donné aucune nouvelle (musique triste de reportages d'M6).

Résultat : j'ai eu mon 4e choix, une licence de lettres et arts (théoriques) à Paris VII. Qui s'est achevée depuis quelques jours. Et donc, la comédie de l'orientation redémarre.


 Si c'était aussi simple !


Jusqu'alors, j'avais trouvé mes études beaucoup trop théoriques. Au fond de moi, je voulais de l'action, du concret. Alors quand une amie m'a dit qu'elle comptait se lancer dans un CAP, j'ai commencé à faire des recherches. Et là, un nouveau monde s'est ouvert à moi. Dans ce type d'études, on apprend à être efficace dans un domaine précis, le tout en peu d'années et dans le but d'exercer un métier concret. En plus l'offre est variée ; on trouve autant des CAP plombier que petite enfance, et pour les amateurs il y a même des CAP taxidermiste. Va savoir pourquoi, je me suis tout de suite laissée tenter par un CAP cuisine. Aucun lien avec mon addiction aux émissions culinaires bien entendu.








Parfois dans mes rêves, Cyril Lignac apparaît et me poursuit en criant "c'est frais, c'est croquant, c'est gourmand !", c'est vous dire mon obsession. Et puis, à force de voir des candidats se démener à concocter des soles roulées à la mimolette de truffe et autres canards laqués au miel de curry pendant que soi-même on est affalés dans son vieux canapé, on se dit qu'il serait peut-être temps de faire quelque chose de ses dix doigts au lieu de commenter inlassablement des extraits de Balzac & co.

J'ai toujours aimé cuisiner chez moi. Et souvent je me suis dit que ça serait génial d'ouvrir un salon de thé ou une pâtisserie.

La question, c'est : est-ce que je serais réellement capable - et est-ce que j'ai vraiment envie - de me lancer à temps plein dans la cuisine ? Parce qu'aimer la cuisine en tant que loisir et la pratiquer en tant que métier, c'est différent. Les avis ont été mitigés autour de moi, entre les amies qui me poussent à continuer dans la filière littéraire, celles qui m'encouragent à tenter cette nouvelle expérience, et mon père qui veut à tout prix que je fasse un master parce que "le CAP, c'est bac -5".

Après réflexion, je crois que c'est surtout pour le frisson de la nouveauté que j'ai pensé prendre un tel tournant dans mes études. La cuisine, je peux la pratiquer quand j'ai envie sans en faire forcément mon métier. Alors que ce que je me vois faire à temps plein, c'est écrire. J'ai par la suite cherché des masters plus professionnalisants dans le domaine de la culture et du journalisme, et j'ai envoyé mes candidatures à ceux qui me semblaient les plus intéressants concernant mes attentes.

Cuisine chérie, je ne t'abandonne pas. Et pour te le prouver, je m'en vais de ce pas préparer un bon plat de tortellinis sur son lit de sauce tomate. Hé oui, personne n'est parfait !


A bientôt ! Et bon appétit bien sûr !

dimanche 26 mai 2013

Le monde (pas si) merveilleux de la télévision


Parmi les nombreux rêves qui m'animent depuis l'enfance, il y a (en vrac) :

- écrire un livre. Mais pas n'importe quel livre, entendons-nous bien. Un livre qui deviendrait un best-seller, acclamé par la critique ET par le public, un livre qui ferait de moi "une plume qui s'envole parmi les étoiles" dans 20 Minutes et "la déflagration littéraire qu'on attendait" dans les Inrocks, un livre pour lequel je signerais des dédicaces à la pelle au Salon du Livre sous les vivats de la foule en délire ("Pour Jean-Daniel, affectueusement"). Et puis accessoirement, un livre qui me permettrait d'exprimer toute l'étendue de ma sensibilité si particulière, à fleur de peau. J'en ai déjà les larmes aux yeux.
Tout ça viendra un jour, je l'espère. Quand précisément, c'est une autre question...

- autre rêve : arriver à manger tout le chocolat des BN sans casser le biscuit. Mais étant donné que j'y arrive depuis longtemps maintenant, on peut considérer que ce rêve n'est plus à l'ordre du jour.

- faire partie du public d'une émission télé. Pourquoi ? Je ne saurais l'expliquer. Sûrement la tentation de passer de l'autre côté du poste, et de voir en vrai ceux qu'on ne connaît que par le biais d'un écran. Or ce rêve est devenu réalité, puisque vendredi j'ai assisté au tournage de La Nouvelle Edition de Canal +.

Pour ceux qui ne connaîtraient pas l'émission, c'est un programme à la cool sur l'actualité, avec des rubriques politiques et culturelles :


L'équipe de la Nouvelle Edition


 Le plateau, avec ses chaleureuses tables en demi-cercle


Il faut savoir que la Nouvelle Edition s'appelait avant l'Edition spéciale. C'était mon émission préférée à l'époque du lycée, où je partais en retard aux cours de l'après-midi exprès pour ne pas louper la chronique hilarante de Chris Esquerre sur les journaux que personne ne lit, véritable chef d'oeuvre de l'humour absurde :




Quelle joie quand je voyais débarquer Chris sur le plateau avec son éternelle chemise noire et son air flegmatique ! C'était l'assurance de beaux fous rires !

Malheureusement, il est parti ensuite faire ses chroniques au Grand Journal, donc je n'allais pas le voir en allant à la Nouvelle Edition. Mais si vous aimez son humour, je vous recommande son spectacle au Grand Point Virgule qui dure jusque fin juin, vous rigolerez bien !

La différence entre la nouvelle et l'ancienne version tient aussi au changement de présentateur (Ali Baddou a remplacé Bruce Toussaint), et de générique. Pour ma part je trouve le nouveau beaucoup trop fadasse par rapport à celui d'avant.


 L'ancien générique avait la classe !


Trêve de digressions... Si Chris Esquerre ne serait assurément pas de la partie, Babeth Lemoine et Ariel Wizman, d'autres chroniqueurs, allaient l'être, et cette pensée réchauffait mon petit coeur débordant d'amour. 

Ma soeur et moi nous sommes rendues aux studios de Boulogne sans nous décourager par le temps - une pluie battante. Après un trajet perturbé (on a réalisé qu'on n'allait pas où il fallait avant de trouver la bonne direction), on arrive à 16h comme on nous avait dit de le faire. Mais là surprise : on est toutes seules ! On s'attendait à ce que d'autres gens attendent déjà devant le studio, mais pas un chat sur place. Un mec de la sécurité nous dit d'attendre dehors, alors on fait le pied de grue en s'abritant comme on peut sous un renfoncement. Là, deux autres filles qui viennent aussi pour la Nouvelle Edition arrivent et on commence à discuter avec elles. "C'est quoi ce temps wesh", lance l'une d'elles, passablement agacée par la pluie. L'autre semble plus réservée.


Les Studios oranges de Boulogne - on se gelait les miches devant la porte


Quelques minutes plus tard, deux agents de la sécurité se pointent : "Vous avez bien vos cartes d'identité ? Sinon vous rentrez pas", nous informent-ils aimablement avec leurs têtes de portes de prisons. Ma soeur et moi les avons, mais pas nos deux comparses. "On peut vous montrer nos cahiers de correspondance ? Y a notre blaze dessus", hasarde la plus téméraire des deux avec sa gouaille devenue familière, mais le type ne veut rien entendre. Quand je lui demande pourquoi c'est si important de les avoir, sa réponse est sans appel : "C'est la règle. Pas de carte, on rentre pas." Face à une explication aussi bien argumentée, et à l'air implacable du zig, les deux filles finissent par s'éloigner sous leur parapluie. Avec ma soeur on se regarde : en moins de deux, on a perdu nos copines. Quel univers impitoyable. On se croirait dans Dallas (l'argent en moins).

Les gens finissent par arriver au compte-gouttes, emmitouflés dans leurs manteaux. On fait la queue comme on nous le dit, puis on nous autorise enfin à entrer dans le bâtiment, grâce au précieux sésame que sont nos cartes d'identité.

Une fois à l'intérieur, un autre agent de la sécurité nous fait des blagues relou au vestiaire ("Ca y est vous vous êtes déshabillées ?" - petit rire pervers). Je dois dire que les agents de sécurité des studios de Boulogne ne brillent pas par leur subtilité. Ensuite, il nous présente le lieu avec un ton emphatique : "tout ça, c'est votre espace". Je regarde la pièce aux allures d'usine désaffectée, dépourvue du moindre endroit pour s'asseoir. Ok. On est censées s'extasier ? Il y a quand même une table avec deux quatre-quarts prédécoupés et des bouteilles de Coca à notre égard, délicate attention. C'est à partir de là que commence une attente interminable avant de pouvoir entrer sur le plateau, c'est-à-dire s'asseoir. En tout on a poireauté pendant 1h30 ! Donc si vous comptez assister à une émission, n'écoutez pas ce qu'on vous dit, n'arrivez pas méga en avance. Tout ce que vous y gagnerez, c'est un bon mal de dos.

Pendant l'attente, on discute avec d'autres gens. Le quatre-quart fait des miettes par terre. Je remarque que le public est constitué à 80% de femmes, très jeunes dans l'ensemble. Il y a un vieux qui est venu tout seul et reste dans son coin. J'essaie de me représenter sa vie : retraité, peut-être veuf, il assiste à toutes les émissions qui existent pour passer le temps. Il me devient sympathique.

De temps en temps, un membre connu de l'émission passe devant nous sans nous regarder. J'ai eu du mal à reconnaître Ali Baddou sans son costard et son maquillage. Saluons le talent des artistes de l'ombre qui les embellissent pour l'antenne ! Seul Ariel Wizman est arrivé déjà sapé avec soin, dans le style dandy qu'on lui connaît. Babeth est en jean-baskets. Une fois sur le plateau, elle portera une robe de soirée bleue et des talons aiguilles, métamorphosée.


Ali Baddou qui tape la pose en mode beau gosse


Enfin, la fille qui gère le public s'approche, avec la démarche claudicante que lui font ses bottes à talons. Ca va être bon pour nous faire entrer sur le plateau. Mais d'abord, chacun passe par le détecteur à métaux. J'ai l'impression d'être dans un aéroport : "Levez les bras madame. Ok tournez-vous... C'est bon allez-y".

Le plateau est beaucoup plus beau que la salle dans laquelle on a attendu. Il brille de mille feux, nous faisant oublier notre dos douloureux. On nous place. Avec ma soeur on hérite de la dernière rangée, la seule qui dispose d'un dossier - yesss ! Pendant le direct, les autres se tordront dans tous les sens pour étirer leur dos endolori, mais nous on restera pépère. En plus on a une bonne vue sur le plateau. Aux endroits où le public est très visible, c'est-à-dire derrière Ali Baddou, ils ont placé les blondes du groupe. Mon "ami" retraité, pourtant arrivé sur le plateau en premier, a été remisé au fond. Ou comment illustrer le diktat des apparences...

Le chauffeur de salle arrive et nous explique notre rôle pendant l'émission : en gros applaudir et crier quand il nous le demande comme des moutons. Mais il nous fait rire donc ça passe mieux. Et puis, on savait qu'on venait pour ça. Il demande si tout le monde connaît l'émission. Un type dit que non, et il lui explique le concept. Gros moment de déception quand il nous apprend le nom de l'invitée... "Oh noooon", s'est-on écriées en coeur avec ma soeur en l'apprenant. Mais si : c'était Frigide Barjot. "C'est qui ?", demande le mec qui connaissait déjà pas l'émission. On le regarde, consternés. La seule explication possible, c'est qu'il vit dans une grotte. Un ange passe (non, pas Frigide)

Et la voilà qui déboule dans son sweat rose à capuche. De maigres applaudissements l'accueillent en comparaison de ceux qui ont accompagnés l'arrivée d'Ali Baddou, David Abiker, Babeth Lemoine et Ariel Wizman. Un coup de poudre sur le nez, et elle s'installe. On est placées de telle sorte qu'elle est dos à nous, ce qui n'est pas plus mal.


Elle avait ses boucles d'oreilles ridicules "un papa-une maman" !


Le direct commence. On applaudit sagement, et on arrête quand il faut. Ali Baddou résume le programme de l'émission (pas très folichon), puis se tourne vers Frigide Barjot. Pendant l'interview, on voit qu'il cherche à comprendre pourquoi les manifs anti-mariages gay continuent alors que la loi a été promulguée. Frigide Barjot défend l'idée selon laquelle les antis sont plus motivés que jamais, à commencer par elle (là on veut bien la croire), mais on voit bien que le combat s'essouffle et qu'elle refuse de l'admettre. D'ailleurs, elle ne "sait pas" si elle fera partie de la manif de dimanche. Ali Baddou montre son incrédulité quant à cette réponse (elle est quand même censée être l'organisatrice principale des manifs), mais on n'en saura pas plus. Puis c'est parti pour la pub. Déjà ?! En fait l'émission dure exceptionnellement 40mn pendant le festival de Cannes, donc on en est déjà à la moitié. On aura passé plus de temps à attendre que l'émission commence qu'à y assister, me dis-je dans ma barbe (de trois jours, faut pas exagérer non plus).

L'émission reprend et Baddou accueille deux autres invités aussi nuls que Frigide B. : le PDG d'Air France et un autre vieux. Ils mènent tous les deux un combat de taille, qui est de faire en sorte qu'on puisse déclarer la naissance de son enfant dans son village même si celui-ci ne dispose pas d'une maternité. Ali Baddou et ses chroniqueurs ne se font pas fait prier pour les charrier sur ce drôle de projet, et nous on s'ennuie sec pendant qu'ils partent dans des explications vaseuses. Vraiment, on n'a pas été gâtées niveau invités à combat perdu d'avance. Heureusement que les interventions d'Ariel Wizman apportent une touche d'humour au débat ! A la fin, Babeth fait une mini-chronique, puis c'est au tour de David Abiker, et l'émission se termine. Ultra rapide ! Certains chroniqueurs partent directement, je n'ai donc pas droit à la photo tant espérée avec Ariel Wizman... Dans la queue pour récupérer nos affaires, on croise une Babeth souriante, et ledit Ariel qui s'en va avec l'air pressé, au téléphone. 

Ma soeur est ressortie de l'émission complètement blasée ("c'était nul, on a trop attendu, et t'as vu les invités ?"), et je comprends son point de vue, mais j'ai pour ma part trouvé intéressant de voir comment fonctionnaient les coulisses d'une émission. Ce qui est paradoxal, c'est qu'il n'y a quasiment pas de contact avec le public, qui est complètement laissé de côté : on nous fait attendre pendant 1h30 sans nous informer de rien dans une pièce sans chaises alors que certaines personnes sont âgées. Faire partie du public, c'est faire l'expérience de devenir un pantin, un pion insignifiant et docile. On vous met à un endroit, et on vous appelle uniquement quand on a besoin de vous pour le décor. Il n'y a que le chauffeur de salle, dont c'est le métier, qui nous a vraiment parlé. Et après tout ce temps à attendre, on nous dit d'avoir l'air super enthousiastes devant la caméra ("si vous avez mal au dos, ne le montrez pas surtout !" La solution serait peut-être de faire en sorte que les gens soient mieux assis...). Mais tout le monde joue le jeu et applaudit à tout rompre des gens qui les ignoraient un peu plus tôt quand ils passaient devant eux. C'est peut-être ça qu'on appelle la magie de la télé... La magie des apparences.