vendredi 31 mai 2013

CAP ou pas CAP ?

S'orienter dans les études, c'est pas facile facile. Je dirais même plus : s'orienter dans les études, c'est aussi compliqué que de croiser l'ex-candidate de télé-réalité Afida Turner à un débat sur le concept de transcendance kantienne.


 Pardon Afida... Moi non plus j'ai jamais rien pigé à Kant de toute façon.


Je suis d'autant plus vache avec Afida qu'elle m'aide beaucoup dans les moments durs. Par exemple, quand j'ai un coup de mou, je repense à sa phrase "Je passe mon temps à travailler. Je travaille à la sueur de mon string". Et en général, le sourire revient instantanément sur mon visage. Alors merci d'exister Afida <3 A partir de maintenant j'écouterai ta chanson "Come with me" en boucle pour te prouver ma gratitude.

Ce qui me chiffonne en ce moment, c'est de devoir décider de ce que je vais faire l'an prochain niveau études. Parce que c'est cool d'avoir une licence de lettres en poche, mais quand on en a un peu sa claque des enseignements purement théoriques, on ne sait pas trop vers où se tourner ensuite. Je parle en général car en discutant avec les autres élèves de ma licence j'ai pu constater que la plupart d'entre eux était aussi paumés que moi, ce qui est à la fois rassurant quand on est égoïste et flippant quand on est de nature angoissée. Etant les deux, je suis tiraillée entre la flemme de m'y mettre et la nécessité de trouver ma voie. En gras, parce que c'est le but ultime de l'existence paraît-il. Si tu trouves pas ta voie, t'as raté ta vie mon gars. (Y a moyen que je me reconvertisse dans le domaine des slogans publicitaires à votre avis ?)

La notion d'orientation, les élèves la côtoient depuis le lycée, et pourtant moi je ne m'y fais toujours pas. Ca a commencé à l'entrée en 1ère, où on doit choisir entre une section littéraire, économique ou scientifique. Jusque là, rien de bien méchant, vous vous contentez d'aller vers la filière qui a priori vous correspond le mieux selon vos goûts. Sauf pour ceux qui ont la malchance d'avoir le genre de parents qui obligent leurs enfants à faire S alors qu'ils ne le veulent pas parce que "c'est comme ça qu'ils trouveront un bon travail", ce que j'appelle communément des parents de merde. Oooouh ! Vilains parents ! Personnellement, ce genre de barrières m'ont été épargnées, et j'ai pu emprunter la voie littéraire dans la joie et la bonne humeur, un sourire béat scotché aux lèvres. Et je ne l'ai pas regretté. Ô, quels merveilleux souvenirs que ces matinées passées à écouter des exposés à la chaîne sur L'Odyssée ! Et que dire des nuits sans sommeil à travailler des commentaires de texte entamés la veille pour le lendemain...! Inoubliable. Des vrais bons souvenirs, il y en eût aussi heureusement, comme la découverte de Beckett en cours de littérature, ou les fous rires partagés à 8h du mat devant un texte d'anglais avec mon acolyte de marrade, Claire (big up Claire ! Rrr rrr rrr !).


 Quand on tape "étudiants" dans Google Images, on tombe que sur des gens à l'air super épanouis. Mais qui nous dit que là ils sont pas en train de traîner sur Lol annonces.fr au lieu de bosser leur TPE ?


Mais après les glorieuses années du lycée, après l'obtention du Saint-Graal, aka le baccalauréat, il faut s'orienter par soi-même dans le grand monde des études supérieures, sans options claires pré-établies. Et là, c'est le drame. "La liberté signifie la responsabilité. C'est pourquoi la plupart des hommes la craignent", écrivait George Bernard Shaw, un auteur aussi intelligent que son nom est cheum. Il avait sacrément raison, le bougre ! Eh oui, plus on a de possibilités, plus on pédale dans la semoule, car on doit privilégier par soi-même une option au détriment d'une autre, alors qu'avoir à suivre un parcours prédéterminé nous maintient dans le doux cocon de l'irresponsabilité. En bref, subir ou choisir, telle est la question ! (saluons ensemble cette belle intervention de Julien Courbet, qui sort tout juste de son one-man-show).

Par chance, les futurs étudiants disposent d'un outil de choc pour candidater aux formations qui leur semblent intéressantes : Admission Post-Bac, alias APB pour les intimes. C'est un site qui regroupe tous les intitulés des formations possibles, tel un phare dans la nuit pour les âmes pétries de doutes que nous sommes. Et pour donner une touche enchanteresse à ce processus d'orientation, nos demandes y sont répertoriées sous le nom de voeux, comme dans Aladdin. M'enfin perso j'ai pas eu l'impression de vivre un "rêve bleu" grâce à APB. D'abord, il a fallu trouvé ce que j'avais envie de faire. A l'époque, j'étais très banchée art, pour reprendre l'expression d'Alexa, la poupée parlante de mon enfance, qui répétait à qui voulait l'entendre qu'elle était "très branchée mode". Elle avait aussi un rire absolument insupportable, sorte de gloussement hystérique qui partait dans les aigus. A la fin, ma soeur et moi on en a eu tellement marre qu'on a ratiboisé sa chevelure de sirène pour la punkiser un peu. Et on l'a mise définitivement en mode off. Peut-être la meilleure décision prise durant notre jeune existence.


                   
 Avant/après d'Alexa : Nouveau look pour une nouvelle vie


Employer des expressions venant d'Alexa, c'est comme la faire renaître de ses cendres. Ca me bouleverse. Il faut donc m'imaginer écrire la phrase suivante les doigts tremblant d'émotion : à l'époque, j'étais très branchée art.

J'adorais les cours d'arts plastiques et je passais pas mal de temps à dessiner. C'est comme ça que j'en suis venue à vouloir faire une MANAA (Mise A Niveau en Arts Appliqués), c'est-à-dire une année où on apprend les bases du dessin tout en s'essayant à diverses pratiques artistiques, comme la gravure ou le design. Les MANAA tentent pas mal de monde, comme on peut s'en douter. Alors pour entrer dans les grandes écoles d'art, les places sont chères. J'en ai fait l'expérience. Admise sur dossier à l'école Estienne, j'ai dû passer un entretien. Or, l'oral n'étant pas mon fort, surtout à l'époque, on ne m'a pas rappelée par la suite. Et les deux autres écoles auxquelles j'avais candidaté, Boulle et Duperré, ne m'ont donné aucune nouvelle (musique triste de reportages d'M6).

Résultat : j'ai eu mon 4e choix, une licence de lettres et arts (théoriques) à Paris VII. Qui s'est achevée depuis quelques jours. Et donc, la comédie de l'orientation redémarre.


 Si c'était aussi simple !


Jusqu'alors, j'avais trouvé mes études beaucoup trop théoriques. Au fond de moi, je voulais de l'action, du concret. Alors quand une amie m'a dit qu'elle comptait se lancer dans un CAP, j'ai commencé à faire des recherches. Et là, un nouveau monde s'est ouvert à moi. Dans ce type d'études, on apprend à être efficace dans un domaine précis, le tout en peu d'années et dans le but d'exercer un métier concret. En plus l'offre est variée ; on trouve autant des CAP plombier que petite enfance, et pour les amateurs il y a même des CAP taxidermiste. Va savoir pourquoi, je me suis tout de suite laissée tenter par un CAP cuisine. Aucun lien avec mon addiction aux émissions culinaires bien entendu.








Parfois dans mes rêves, Cyril Lignac apparaît et me poursuit en criant "c'est frais, c'est croquant, c'est gourmand !", c'est vous dire mon obsession. Et puis, à force de voir des candidats se démener à concocter des soles roulées à la mimolette de truffe et autres canards laqués au miel de curry pendant que soi-même on est affalés dans son vieux canapé, on se dit qu'il serait peut-être temps de faire quelque chose de ses dix doigts au lieu de commenter inlassablement des extraits de Balzac & co.

J'ai toujours aimé cuisiner chez moi. Et souvent je me suis dit que ça serait génial d'ouvrir un salon de thé ou une pâtisserie.

La question, c'est : est-ce que je serais réellement capable - et est-ce que j'ai vraiment envie - de me lancer à temps plein dans la cuisine ? Parce qu'aimer la cuisine en tant que loisir et la pratiquer en tant que métier, c'est différent. Les avis ont été mitigés autour de moi, entre les amies qui me poussent à continuer dans la filière littéraire, celles qui m'encouragent à tenter cette nouvelle expérience, et mon père qui veut à tout prix que je fasse un master parce que "le CAP, c'est bac -5".

Après réflexion, je crois que c'est surtout pour le frisson de la nouveauté que j'ai pensé prendre un tel tournant dans mes études. La cuisine, je peux la pratiquer quand j'ai envie sans en faire forcément mon métier. Alors que ce que je me vois faire à temps plein, c'est écrire. J'ai par la suite cherché des masters plus professionnalisants dans le domaine de la culture et du journalisme, et j'ai envoyé mes candidatures à ceux qui me semblaient les plus intéressants concernant mes attentes.

Cuisine chérie, je ne t'abandonne pas. Et pour te le prouver, je m'en vais de ce pas préparer un bon plat de tortellinis sur son lit de sauce tomate. Hé oui, personne n'est parfait !


A bientôt ! Et bon appétit bien sûr !

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